Plus de 2h dans des conditions moyennes... chaleur, proximité extrême (dans le RER en collé/serré ou entre 2 voitures !), fatigue, stress...
Cela ajoute plus d'un quart de temps à notre temps de travail journalier. Ceci, au détriment de notre temps en famille, en loisirs, entre amis.
La solution du télétravail est séduisante ! Pour l'avoir toujours pratiqué 1 journée par semaine cela donne de véritables résultats en terme de productivité et douceur de vie.
Cependant, il y a 4 inconvénients majeurs :
- le type de fonction
=> le télétravail ne se prête pas à tous les métiers...difficile pour un enseignants, un jardinier, un peintre en bâtiment !
- le management
=> il faut un manager qui sache évaluer le résultat et la qualité du travail plus que les minutes que son collaborateur passe assis sur une chaise !
=> j'ai pratiqué le travail en étant manager : 1 journée par semaine permet, entre autre, de se concentrer sur des sujets de fond, d'apprendre à déléguer, à optimiser son temps en commençant et finissant des web-réunions courtes et efficaces !
- le temps de travail
=> il peut être compliqué de comptabiliser le temps de travail et surtout d'en définir l'unité : en minutes ? en tâches réalisées ? en résultat ?
=> il peut être difficile de terminer sa journée (rythme différent, pseudo culpabilité d'avoir préparé un bon petit plat pour le diner du soir en pleine après midi...) ou bien de la commencer (l'attrait de la couette en plein hiver !)
- le lieu
=> nous ne disposons pas tous des m2 nécessaires pour avoir un bureau et l'infrastructure (imprimante, logiciel de web-conférence, débit internet...)
Et pour les indépendants s'ajoute : le lien social (difficile d'être constamment seul pour travailler), un lieu pour recevoir des personnes...
Le tiers-lieu (espace de coworking) est une solution très intéressante.
Les vieux de la vieilles expliqueront qu'il y a 15 ans (voir plus !), cela a été testé mais cela n'a pas fonctionné !
C'est vrai. C'est parfois la difficulté lorsque l'on est avant gardiste, quand la société n'est pas encore prête.
Notre société a changé et tout particulièrement notre façon de travailler. En déjeunant, en réunion, en rdv, en assistant à une conférence...nous regardons nos mails, y répondons...nous travaillons ! C'est le développement du travail nomade, du nomadisme numérique !
Si nous remettons cela dans le contexte de notre contrat de travail, il y a une certaine incohérence ou ambiguité. Quelle est la réalité du lieu de travail ? Quel est la réalité du nombre d'heures de travail ?
Le tiers lieu n'apporte pas toutes les réponses, mais est la solution pour une grande partie de ces contraintes : contractualisation des temps de travail en télétravail, lien et complémentarité, distinction du lieu, moyens à disposition....et attachement au territoire !
Kesako l'attachement au territoire ???
Si je travaille dans ma ville, je consomme ma ville !!!
Je vais pouvoir facilement faire des courses en passant devant la boutique qui se trouve sur mon chemin pour aller travailler, je vais déjeuner sur place dans le petit restaurant ou traiteur ou boulanger du coin de la rue, je vais pouvoir passer rapidement à la Poste ou à la Mairie en heures creuses...
Si une collectivité a la chance d'avoir un tiers lieu sur son territoire, elle peut en tirer de nombreux avantages et cela participe au développement de son attractivité.
Beaucoup de collectivités sont consciente de cela et se posent des questions pour mettre en oeuvres de tel lieu.
Au vue de la pression budgétaire et de l'état des financements à venir, rares sont celles qui choisiront de créer et de gérer de tel lieux.
En revanche, la collectivité peut être facilitatrice de tiers lieu !
Facilitatrice en
- mettant un local à disposition (avec un loyer proportionnel au CA ou au taux d'occupation pour faciliter le démarrage, par exemple)
- faisant de la communication sur ses supports (site, magazine, newsletter...)
- organisant des évènements sur place (formation et accompagnement de demandeurs d'emploi ou de sénior...).
La collectivité peut être facilitatrice...mais elle peut aussi gagner beaucoup (ou tout au moins faire des économies !) avec ce concept.
Imaginons que les collectivités proposent à leurs agents de travailler 1 jour par semaine dans le tiers lieu de la ville où ils vivent... en fonction de la taille de la collectivité cela se traduit par un taux d'occupation moindre de ses locaux ; donc du mobilier, des flux, du ménage, des services associés... voire cela peut permettre de vendre ou de changer l'affectation de certains lieux.
C'est aussi une excellente base pour tout tiers lieu qui a un revenu minimum de garantie (convention d'occupation, achat de "tickets"...) et bien plus positive qu'une subvention (un modèle à revoir aussi !).
Ce n'est pas de la fiction ! Amsterdam a engagé il y a quelques années une démarche de ce type, avec 25 % d'agents qui ont souhaité le faire, le ratio agent/bureau est passé de 1,3 à 0,8 ! Imaginez les économies engendrées et le bien-être des agents et leur famille !
Collectivités : Développons l'exemplarité ! C'est bon pour la santé, l'économie, l'emploi local et le mieux vivre ensemble
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